Reconnaissance
« J’ai le sentiment de ne pas être reconnu dans mon travail, comme si j’étais transparent.. . » Pierre travaillait depuis douze ans dans une entreprise de communication et paraissait balayé par ce qu’il croyait être l’oubli. La demande de reconnaissance est devenue une composante essentielle de la vie au travail. Que se cache-t-il donc derrière cette notion de reconnaissance ? De quoi parle-t-on ? .Reconnaître la personne : en tant qu’être singulier, la reconnaissance porte sur l’individu et non sur l’employé. Reconnaître les résultats : la reconnaissance au travail est donc considérée comme une récompense. Reconnaître l’effort : l’engagement et les risques encourus. Reconnaître les compétences : trouver les solutions, organiser son travail et le rapport à l’autre .Quand je demandai à Pierre ce que pour lui signifiait cette reconnaissance, il fut incapable de répondre précisément. Bien naturel en fait, cette situation dépend bien souvent d’un sentiment et n’est pas systématiquement basée sur des faits. En travaillant sur ce que je qualifie de croyances limitantes : « je ne suis pas capable de…je ne pourrais jamais » dans un contexte professionnelle et en mettant en lumière les qualités « innées » de Pierre dans un contexte quotidien : « j’ai l’habitude de faire ci …pour moi cela ne pose de problème de faire ça … »,il a rapidement écarté l’hypothèse d’une dépréciation de la qualité de son travail , en revanche est apparue le détachement que la routine avait construit progressivement depuis quelques années. Pierre ne se projetait plus dans un projet professionnel, en fait son engagement disparaissait régulièrement et réapparaissait sous une forme de désenchantement et de jalousie envers les nouveaux venus, plus motivés, plus remarqués. Nous sommes également remontés à la genèse de son arrivée dans l’entreprise et nous avons réactualisé le projet de départ, oublié au fil du temps. Pierre avait simplement confondu ce besoin de reconnaissance avec sa motivation à rester dans l’entreprise, le projet qui l’animait, l’intérêt qu’il portait a son travail, ses collegues.Il passait son temps à se déprécier et jalouser les autres, il fallut remettre sur pied le projet professionnel, et l’intégrer à nouveau dans le collectif de l’entreprise. Rechercher si fortement la reconnaissance, c’est se mettre en danger, devenir sa propre cible et comme le disait Benjamin Constant : « J'ai remarqué qu'il fallait remercier les hommes le moins possible, parce que la reconnaissance qu'on leur témoigne les persuade aisément qu'ils en font trop ».
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