Insatisfait
Insatisfait de son métier de commercial dans une entreprise informatique, Christophe était prêt à accepter l’indépendance pourvu qu'il trouve un travail où il pourrait apporter des solutions aux particuliers et être autonome. Après un bilan de compétences et un coaching de quelques mois, il a pu réorienter sa carrière et est devenu un professionnel du marketing de réseau. Derrière toute velléité de changement d'activité professionnelle, ne retrouve-t-on pas souvent un désir inconscient d'enracinement, de recentrage ? Si les motivations sont complexes, le contexte social n'arrange rien. Si Christophe n’y était pas parvenu, il aurait eu l'impression d'avoir raté sa vie. Chacun s'efforce donc de cultiver le " sentiment d'exister ". Hier, la finalité de cette quête était d'être heureux. Aujourd'hui, on à en plus la volonté de donner du sens à son travail. L'idée qu'il est plus important de réussir sa vie que dans la vie s'était peu à peu imposée à lui. Ce cadre confirmé ne pouvait pas continuer d'être performant sans s'interroger sur son système de valeurs. Toute volonté de changement trahit en principe un sentiment d'insatisfaction. Nous avons mis en lumière un danger qui pouvait voir jour comme celui un peu irresponsable de retrouver un moi idéal. Cela s'exprime parfois comme une impérieuse nécessité de renouer avec ses rêves de jeunesse, de ne pas rester coincé dans son destin. Beaucoup de cadres arrivent chez un coach avec l'idée d'un changement de vie violent immédiat. Le travail du professionnel consiste à les aider à dépasser le fantasme. Encore faut-il qu'ils acceptent de se regarder dans « le miroir » et de s’observer fonctionner. Pour commencer, je l’ai invité à se remettre en lien avec sa trajectoire personnelle .Comme souvent j’étais confronté à des aspirations contradictoires. Beaucoup de clients voudraient changer mais dans le confort. Ils arrivent sans avoir intégré qu'il y a un prix à payer .De fait, il faut que la situation devienne vraiment trop douloureuse pour accepter de renoncer à ce que l'on a déjà construit. D'où les nécessaires compromis qu'il faut envisager. Mon rôle a consisté à transformer le désir imaginaire de changement en quelque chose de concret, de réalisable qui ne passera pas nécessairement par un bouleversement , mais plutôt par un cheminement d’étapes validées dans le temps .Aller vers le désir c'est aussi accepter de faire face au manque .Nous nous mettons d’accord sur le fait que le véritable changement viendra moins d'un hypothétique ailleurs que du regard plus serein que l'on aura appris à porter sur sa situation .Le changement passe aussi par une acceptation de ses propres zones d'ombre…
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