Les effets bénéfiques de l’hypnose ericksonienne sur la santé
Parmi les psychothérapies qui se révèlent les plus efficaces pour traiter les traumatismes, nous pouvons citer :
La thérapie par l’hypnose consiste à faire des « suggestions » à un patient en état d’hypnose. L’état d’hypnose est défini comme « un état temporaire de modification de l’attention du sujet qui peut être suggéré par une autre personne ». Bien que cet état s’apparente au sommeil normal, les scientifiques ont découvert que les ondes du cerveau des sujets sous hypnose s’apparentent plutôt aux ondes produites par une relaxation profonde. Plus qu’un phénomène psychique ou mystique, l’hypnose est maintenant considérée comme un état modifié de conscience naturel d’une extrême concentration réceptive dans lequel le sujet occulte les événements extérieurs ou périphériques. Sous cet état, les sujets ne répondent plus aux formes ordinaires de stimulation ; on leur demande à la fois de dormir et d’écouter, d’être prêts à réagir à des suggestions faites par l’hypnotiseur. L’hypnose est un outil pour atteindre et régler les problèmes du corps et de l’esprit. Dans l’état d’hypnose, le thérapeute peut déceler et résoudre des problèmes psychologiques, et améliorer certaines fonctions du corps pour rétablir une activité normale. L’hypnose a une incidence sur les problèmes hormonaux, la respiration, les battements du cœur, la circulation et la digestion. Beaucoup de gens affirment aussi qu’ils ne ressentent plus la douleur. Le thérapeute aide le patient à dépister la cause de sa maladie et l’invite à la libérer par la visualisation. La thérapie sous hypnose a été employée originairement dans le traitement des réactions de stress au combat depuis plus de 50 ans selon Kardiner, A et Spiegel, H. (1947) et permet au sujet de revoir en toute sécurité son traumatisme, « comme un film », et d’en parler s’il le désire. Relevons que lorsqu’une personne est confrontée à un grand choc elle se met automatiquement sous hypnose grâce à un système d’autoprotection élaboré par l’inconscient. C’est une des raisons pour lesquelles les personnes ne se souviennent généralement pas d’une partie importante du traumatisme, elles ont fait ce qu’on nomme « une amnésie volontaire ». L’Institut National Français de la Santé et de la Recherche Médicale (2004) a publié une expertise collective sur les psychothérapies qui précise que l’EMDR ne serait qu’une variante des thérapies cognitivo-comportementales qui ne vise pas à modifier en profondeur l’ensemble d’une personnalité, mais seulement un comportement difficile. Selon Amendolia (1998), l’hypnose et l’EMDR se montreraient les plus efficaces dans le traitement des états de stress post-traumatiques. Selon cet auteur, ces deux techniques faciliteraient l’intégration de toutes les capacités de la pensée humaine, du corps et de l’esprit lorsqu’une personne survit à son trauma. Certains auteurs estiment que l’approche psychodynamique, en particulier la psychanalyse, est contre-indiquée car elle retraumatiserait le sujet. Selon Iribarren et al (2005), la thérapie cognitive, l’hypnose et l’EMDR sont efficaces pour le traitement des PTSD alors que les autres approches thérapeutiques telles que l’approche humaniste, psychodynamique n’ont pas à l’évidence démontré leur utilité (op. cit., p508). Il semblerait toutefois que pour cet auteur les traitements du PTSD se compliquent en raison du fait que, s’ils sont chroniques, les symptômes sont souvent associés à d’autres troubles co-morbides. Cela est particulièrement le cas chez les personnes victimes d’abus sexuel durant l’enfance qui développent fréquemment en parallèle de l’état de stress post-traumatique des troubles de la personnalité. Dans son étude, Mac Hovec (1985) a mis en évidence que les sujets qui ont été traités efficacement par l’hypnose avaient pour la plupart bénéficié préalablement d’autres traitements et cela sans succès. Plusieurs chercheurs, tels Amendolia (1998), Cardena (2000), Cooper (1989), Darken (1992), Iribarren (2005), Shalev (1996), Smith (1995), Spiegel, D. (1990, 1992, 2000), affirment que la thérapie sous hypnose et l’EMDR sont les techniques les plus efficaces pour traiter les personnes traumatisées. E. Cardena (2000) semble toutefois plus prudent dans l’interprétation des résultats des recherches sur l’efficacité de l’hypnose car ces dernières portent souvent sur une population clinique restreinte. Ainsi, même si les techniques hypnotiques du traitement des PTSD ont été souvent utilisées par ceux qui traitaient les soldats et les survivants de différents traumatismes (accidents, abus sexuels, etc.), il « n’y a malheureusement pas d’étude systématique sur l’efficacité de l’hypnose pour le PTSD » (Cardena, E., 2000, p 225). Le psychiatre Servan-Schreiber (2003) cite dans son livre l’exemple d’une femme victime d’inceste à l’âge de 6 ans et qui se sentait profondément coupable. Le fait de revoir l’événement et d’en retirer la culpabilité qui lui était associée a libéré cette femme d’un grand poids. Autant l’EMDR que l’hypnose faciliteraient la reconstitution personnelle du processus traumatique du survivant en donnant un sens acceptable au traumatisme. Se guérir du trauma nécessiterait non seulement une amélioration psychologique et dissociative des symptômes, mais aussi une reconstruction cognitive plus acceptable intégrant l’acceptation de sa vulnérabilité, du sens et de l’estime de soi…Le but de l’hypnose ericksonienne
développée par Milton H. Erickson (1986) est de recontextualiser le
souvenir traumatique, la peur qui lui est généralement associée ainsi
que les réactions physiologiques qui ont été causées par le souvenir
traumatique. C’est une technique non directive puisque le sujet et ses
aspirations sont respectés. Les suggestions sont indirectes, l’autonomie
de l’individu est respectée et ses capacités individuelles d’auto
guérison sont stimulées. On aide sous hypnose une personne à trouver ses
propres solutions, ses ressources sans dirigisme quelconque. Dans
l’état d’hypnose ericksonienne, on n’impose pas à quelqu’un quelque
chose qu’il ne veut pas faire ou qui ne lui convient pas. Grâce à la
transduction (procédé qui transforme la suggestion hypnotique et la
concrétise en un changement), le sujet hypnotisé pourra avoir une
meilleure appréhension de son vécu en le décodant différemment. Il y a
plusieurs raisons pour lesquelles l’hypnose ericksonienne est utilisée
dans le traitement des états de stress post-traumatiques. La première
est le fait que les sujets traumatisés ont activé leur mécanisme de
dissociation dans leur défense contre le traumatisme. L’hypnose,
utilisant ce même principe de dissociation, serait donc considérée comme
un outil privilégié pour accéder aux souvenirs dissociés qui se
trouvent chez les personnes traumatisées. Ainsi, les sujets traumatisés
semblent plus réceptifs aux inductions hypnotiques que d’autres sujets
non traumatisés. De plus, les personnes victimes de traumatismes ont
fait dans la plupart des cas des amnésies d’une partie du traumatisme
(souvent ce qui a été le plus choquant sur le plan émotionnel) et
l’hypnose leur permet de reconstituer, en toute sécurité, le puzzle de
leur traumatisme. En se confrontant ainsi aux souvenirs pénibles, le
sujet opère sous hypnose en toute sécurité une restructuration cognitive
du vécu traumatique. L’hypnose serait selon Rose-Marie Amendolia (1998)
une dissociation structurée qui faciliterait une flexibilité cognitive.
Selon l’étude de Spiegel et Cardena (1990), les vétérans du Vietnam
présentent un taux d’hypnosabilité plus élevé que d’autres personnes qui
n’ont pas été sujettes à un traumatisme. Pour Barry J. Evans et Greg J.
Coman (2003), les recherches cliniques ont montré que l’hypnose peut
être utilisée efficacement comme « un complément à d’autres approches
thérapeutiques traitant les troubles anxieux » (op. cit. p10). Selon
Spiegel et Cardena (1990), l’hypnose aide ces personnes à faire face à
leur traumatisme dans un environnement protégé qu’est la cure
hypnotique. Cette technique permettrait également d’avoir accès à la
mémoire des souvenirs traumatiques et aux émotions qui y sont associées
en toute sécurité et cela d’autant plus qu’un travail de restructuration
cognitive y est généralement associé. Ajoutons que Kenneth, W. (1993)
précise que le traitement sous hypnose peut être accompagné de
prescription où la victime se confronte à la réalité (par exemple écrire
à son agresseur ou le rencontrer) ce qui augmente les chances de succès
du traitement. Selon Kenneth, W. (op.cit.), des précautions
thérapeutiques particulières doivent être prises pour traiter ces
victimes telles que la suggestibilité du thérapeute qui se doit d’être
bienveillant, exempt de voyeurisme, sécurisant et ne doit en aucun cas
induire de faux souvenirs. Par son encadrement sécurisant et
bienveillant, le thérapeute permet au patient de se confronter « tout en
douceur et à son rythme » au traumatisme subi.( source :http://angelmusic)
Pascal DION
06 35 13 18 93 /
http://coach-toulouse.wifeo.com/