Compétence ou produit ?
La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux
idées anciennes. Les désirs de reconversion sont parfois davantage le reflet du mécontentement dans la vie
professionnelle actuelle, d'une insatisfaction
parfois gigantesque vis à vis des conditions dans lesquelles elle
s'exerce, que celui d'une motivation réelle à changer de métier. C’était le
motif de la venue de Sylvain, un ras le bol de sa situation professionnelle. Le
ras-le-bol peut alors faire croire à des envies d'autres chemins considérés moins
stressants, et masquer l'absence de motivation réelle à entreprendre une
bifurcation coûteuse en temps et en énergie. Celui qui veut changer de métier
n'en a parfois pas conscience, car il imagine porte de sortie vers un éden
miraculeux, alors qu'il est surtout le paravent des conditions d'exercice
devenues insupportables. C'est pour cela que l'étape d'exploration et de vérification du désir de reconversion est
essentielle. En effet, une motivation qui prend sa source uniquement dans des
conditions devenues pénibles qui prennent le pas sur le plaisir qu'on pourrait
éprouver à effectuer les tâches inhérentes au métier est insuffisante et
surtout en décalage avec l'objectif. Il est aussi indispensable de garder à
l'esprit qu'à tout moment, il est
possible de renoncer au projet de reconversion si celui-ci ne correspond pas réellement aux besoins,
mais aussi s'il se révèle trop coûteux: en
temps, en énergie, en ressources de toutes sortes, y compris financières, s'il débouche, d'un manière ou d'une autre,
sur une impasse, sur un obstacle qu'on a nullement envie de franchir,
sur un bénéfice moindre que celui
espéré. Sylvain avait besoin de revoir en profondeur sa façon d'exercer son travail.
Il s’était inscrit dans une position très négative vis-à-vis de ses clients
depuis que quelques produits de son entreprise s’étaient avérés défectueux. Il
avait lui-même généralisé le problème et avait acquis la certitude qu’il apportait
systématiquement du négatif à son développement. Comme beaucoup de personnes
qui exercent un métier lié à la vente, le produit devenait l’alibi de sa propre
stagnation. Oubliant qu’en tant de réussite il avait mis la raison de cette
dynamique sur ses propres capacités. Alors, produit ou compétence. Et demain
dans une autre entreprise, des produits parfaits ? Sylvain a fini par se
réconcilier avec ses objectifs professionnels, en redécouvrant simplement la
définition de son rôle, assumant la part de risque et de responsabilité.
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