Haka : l'ancrage collectif
Le célèbre "Haka" est typiquement l'ancrage collectif qui permet de visualiser l'atteinte d'un objectif et de se mettre en condition de réussite, petite histoire :
L'histoire du Haka se confond avec celle des Maoris, ces habitants de Aotearoa, premier nom donné à la Nouvelle-Zélande qu'ont découvert des Polynésiens au XIIe siècle. Ils vivent en tribu et la guerre est une occupation constante chez eux. En 1642, le navigateur hollandais Abel Tasman découvre les côtes de ce pays, mais c'est le fameux James Cook qui en dressera la carte en 1769. Dans les années 1820 débute la colonisation britannique. A l'époque, les Maoris sont environ 200.000 (contre 300.000 aujourd'hui, soit 10% de la population néo-zélandaise). Maori veut dire « gens ordinaires » en opposition à l'étranger colonisateur appelé encore aujourd'hui « pakeha ». Ce sont des marins qui apportent du royaume le fameux ballon ovale. Le premier match de rugby sur cette terre se déroule en 1872 à Wanganui. Signe avant coureur du XXe siècle : un Maori y participe ! Pas étonnant pour un évêque anglican de l'époque qui note dans son petit journal que « le rugby a sublimé les passions guerrières du peuple maori ».
L'erreur d'un typographe
Le Haka – qui veut dire textuellement « danse » – apparaîtrait dans les équipes maories à la fin du XIXe siècle, issu d'un cri de guerre d'un des chefs de tribu de l'île. C'est en 1905 que les Européens découvrent ce qui allait symboliser les All Blacks. Car, quelques années plus tard, les Kiwis – du nom de l'oiseau omniprésent en Nouvelle-Zélande dont la particularité est de ne pas voler – deviennent les All Blacks (« tout en noir »). Tout est parti d'une erreur d'un typographe. Un reporter d'un journal, impressionné par le rugby de ses compatriotes, avait titré son article : « They're all back » (ce sont tous des arrières, NDLR). Comme le maillot était noir depuis 1893 à l'initiative d'un… Maori, le typo corrigea, et rajouta donc le fameux « l » ! Mais à cette époque, le Haka n'était effectué qu'à l'étranger. « Le Haka, selon Jean-Pierre Bodis, est une offrande aux adversaires. Du style : Nous sommes heureux de combattre contre vous. »