De la tolérance
Depuis le 7 janvier 2015 , il n’y à pas une journée sans que les réactions liées aux évènements dramatiques ne résonnent dans mon cabinet .Me reviens plus particulièrement une séance de cette fin de semaine sur la colère , l’incapacité et la souffrance d’une patiente ne pouvant accepter la contradiction , la dispute comme on le disait dans l’antique tradition , dans le contexte particulier des attentats .
Nous sommes le monde, notre construction est le monde, nos réactions spontanées sont parfois aussi celles des autres…puis revient le temps d’avant celui de la dualité. Il faut entendre les points de vue, ce qui va rester, les peurs et les espérances. Posons-nous la question de ce qui nous empêche d’entendre le son même de la contradiction, c'est-à-dire de l’idée contraire à la notre, sans pour cela se mettre en colère ou traiter l’autre de dégénéré ou de complotiste. « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez le dire » ou / et « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté », Voltaire contre Montesquieu. Tentons de faire l’effort d’accueillir l’autre, c’est peut être le nouveau paradigme testamentaire, l’harmonie c’est l’analogie des contraires, en musique l’accord se fait avec des notes qui à l’origine sont dissonantes et qui pourtant ensemble vont parfaitement vibrer, les pierres de cathédrales s’apposaient sans s’opposer et voilà ce qui créait la stabilité et la grandeur.
La tolérance ne devrait être qu’état transitoire, elle doit mener au respect (Goethe)