Le Blog du Coach

REBONDIR

Fidele à mon habitude, j’arrive avec une heure d’avance pour préparer la salle. Toulouse : un grand hôtel de l’hyper Centre. Je suis invité par une association qui favorise le retour à l’emploi d’une vingtaine de personnes que le licenciement économique vient de toucher. 9h30,, ils rentrent en groupe, une majorité de femmes, l’attitude de  mon public est invariable : entre le scepticisme et l’espoir. Par  expérience je peux lire en eux comme dans un livre ouvert. « Bienvenu, vous connaissez le contexte qui vous pousse à venir à cette conférence, et bien nous n’en parlerons plus ». Murmures, étonnement, roulements d’yeux, je poursuis : »Maintenant vous avez le choix, celui de la vision que vous souhaitez donner à la situation : vous tombez en dépression ou vous réalisez enfin vos objectifs. Imaginez les efforts que vous allez devoir faire si vous optez pour la première solution : regard vers le sol, soupirer, projeter les épaules vers l’avant, vous adopterez un ton triste, vous vous nourrirez mal, vous abuserez de l’alcool ou de drogues. Vous baisserez ainsi votre taux de sucre dans le sang, garantissant potentiellement votre dépendance à cet état. »Malaise et stupeur dans l’assistance, l’orateur n’adoptez pas le ton paternaliste lié à la situation, mais annonçait l’ombre d’un devenir bourbeux. « Par Choix, comment ça par choix, je n’ai pas décidé cette situation. Si je deviens dépressive, c’est à cause de mon licenciement. » « Vous avez raison sur l’existence du fait que représente le licenciement «, j’en profite pour expliquer à mon interlocutrice un concept fondamental de résistance à ce que l’on croit être la fatalité. Ce n’est pas ce qui se passe qui compte mais la façon dont les gens choisissent de réagir à ce qu’ils voient, entendent et ressentent. Je prends un exemple qui la concerne. Cette jeune femme nous ouvre sa vie et nous fait part du décès de ses parents à l’âge de dix huit ans. Elle passe son bac qu’elle obtient avec mention, elle exprime ses difficultés, le manque. « Prenez une minute et revivez l’instant ou vous avez vu votre nom sur le tableau d’affichage : vous avez votre bac ! ». Elle ferme les yeux, les traits  se durcissent, se détendent, et laissent apparaitre un demi sourire, dodelinement de tète, poing fermé. « Merci Sylvie, que ressentez vous ? ». « De la fierté, je pense à mes parents, je me sens invulnérable !  « Bravo, vous venez de nous mettre sur le chemin de la réussite ».Pendant les heures qui suivirent, chacun expérimenta, partagea son propre ancrage positif, lui associant une valeur, un geste, un mot, un son en fonction de sa sensibilité. Dans ce cas, comprendre et ressentir est bien plus important que convaincre. A la fin de la conférence, j’éprouvais cette émotion si familière en serrant des mains, et embrassant des gens métamorphosés par la découverte qu’ils venaient de faire : leur propre capacité à vaincre la peur.



20/02/2010